Avant-propos

Avant-propos

A l’ère du Smartphone, rien de plus désuet et d’anachronique que de rêver de communiquer par la voie des airs avec un autre rêveur, situé quelque part, là-bas, au bout de la rue ou de l’autre côté du monde.
Pourtant, ancrés dès le plus jeune âge dans mon cortex, la fée électricité suivie du magicien des ondes m’ont profondément modelé, guidé et conduit à découvrir, comprendre, chercher, innover.

Quel que soit l’intérêt tout relatif, ramené aux grands problèmes de notre société, de cette douce science de la radiocommunication, rien ne put ou ne sut refréner cette passion. Et j’en suis bien aise aujourd’hui.

A quel parcours chaotique ai-je échappé en traînant mon adolescence au cœur des cités de la banlieue parisienne, grâce à cette pulsion quasi maladive ? Je ne sais, mais je suis convaincu que mes rêves m’ont conduit à vivre intensément cette période délicate de mon existence.

La jeunesse ayant imprimé mes gènes, comment ne pas faire carrière ensuite dans la radiodiffusion ? Comment résister à ce monde souvent superficiel, mais ô combien valorisant, où artistes et techniciens se côtoient, s’adorent ou se détestent mais où la cohabitation reste un passage obligé ?
C’est le paradoxe enchanteur d’exercer un métier composé d’aventures technologiques, de paris insensés, pour finalement proposer « du vent » aux chers auditeurs. Etre capable de déployer autant d’intelligence, de moyens et de temps pour fabriquer seulement de l’éphémère, de l’impalpable…

L’âge avançant, les rêves s’estompent et sont lentement et sûrement remplacés par des actes tangibles et matériellement identifiables. Sauf pour certains, dont je revendique la pérennité.
Savoir tout lâcher : confort, sécurité, respectabilité. Pour commencer un nouveau cycle, une nouvelle aventure. Toujours dans la radio. Mais de l’autre côté de la caméra. Entreprendre, créer, inventer, proposer et fabriquer.
Nécessité d’une osmose entre force mentale et grain de folie : le dosage est complexe. Les revers sans concession. Les partenaires sans indulgence.
Mais si la compétence, la motivation et les proches parviennent à identifier l’équilibre de ce Graal, hier avec les premières découvertes de la TSF comme aujourd’hui avec le digital, tout reste possible. Tout est possible.

Ce récit parcourt une tranche de vie. Entre 1955 et les années 2000, au travers d’un itinéraire parfois atypique, décalé, mais toujours passionné.
Cette génération retrouvera ses rêves, parfois inachevés, ou bien se souviendra, simplement, d’une époque où la radio n’était pas une activité banale. Il faisait bon s’installer autour d’un fer à souder et de quelque montage incertain pour tenter, avec quelques amis, d’appeler nos voisins résidant aux antipodes, ou simplement se caler au fond d’un fauteuil en écoutant Campus sur Europe n°1.

Retrouvez la suite et bien davantage au sein de l'ouvrage...

© DTDPC - Daniel Werbrouck - 2019